Dani Navarro « Je crois que je suis un cycliste courageux »

Lorsque deux cyclistes parlent cyclisme, ils se comprennent à demi-mot. Qui d'autre qu'un cycliste expérimenté pourrait mieux nous faire découvrir l'un des coureurs dont la progression est la plus remarquable actuellement ? Nous voulons parler de Dani Navarro, coureur de l'équipe Cofidis qui s'est distingué lors des premières étapes du Tour de France 2016, et qui s'est entretenu avec le cycliste d'ultra-endurance Mikel Azparren au cours de la première journée de repos de la grande boucle. Voici un extrait de la conversation :

Pour les entraînements, tu es plutôt tubulaire ou chambre à air ?

Je préfère la chambre à air, surtout parce que j'ai toujours entraîné avec ça et que c'est plus facile pour moi. De fait, je ne me suis jamais entraîné avec des tubulaires.

Pendant la pause, tu es plutôt pain au lait et Coca-Cola ou barre de céréales et jus de fruit ?

Ça dépend. Lorsque je fais de l'endurance et que je roule pendant beaucoup d'heures ou que je franchis de nombreux cols, j'aime bien m'arrêter et prendre une tartine et un café. Lorsque je roule 3 ou 4 heures, une barre de céréales et de l'eau me suffisent.

Suis-tu un plan méthodique pour t'entraîner ou te laisses-tu guider par tes sensations ?

Je suis très méthodique. Je suis le plan d'entraînement à la lettre et si ne le fais pas, ça m'obsède un peu. Le fait de respecter le plan établi me rassure. Je regarde constamment le potentiomètre, même pendant la course, alors qu'on n'a presque pas le temps. En fait, lors de la dernière échappée, je lui jetais un coup d'œil pour voir les watts et si j'étais plus ou moins à l'aise.

Tu préfères t'entraîner seul ou avec ton groupe ?

J'aime bien être seul. Pour un entraînement d'endurance, la compagnie fait du bien, mais je crois que je m'entraîne mieux en solitaire.

Maintenant que tu as réalisé ton rêve d'enfant, c'est-à-dire devenir professionnel, quel est ton but ?

Le but que nous nous sommes fixé : gagner une étape du Tour de France, la meilleure course au monde à mon avis et celle qui correspond le mieux à mes caractéristiques.

La question suivante est celle que je me suis souvent posée en tant qu'amateur de vélo… Selon toi, pourquoi un Italien place le Giro en premier, puis le Tour et la Vuelta ; un Français le Tour, le Giro et la Vuelta ; et un Espagnol, le Tour, la Vuelta et le Giro ?

Je n'y avais jamais pensé. Peut-être parce que le Tour est celui qui apporte le plus en termes économiques et de reconnaissance pour l'équipe et les sponsors. De plus, je pense que le Tour exige un niveau plus haut qu'aucune autre course.

Et en tant qu'amateur de vélo, tu ne trouves pas le Giro plus intéressant que le Tour ?

J'ai fait les trois et c'est vrai que le Giro est une course spéciale, très belle. Mais… le Tour c'est le Tour (rires).

Si tu pouvais changer quelque chose aux grandes courses, ce serait quoi ?

Je crois que ce serait les transferts. La longueur des étapes me convient. Ce que je n'aime vraiment pas, c'est arriver tard à l'hôtel, comme ces derniers jours où nous sommes arrivés à 8 heures du soir. Ce n'est pas normal, surtout lorsqu'une étape très difficile nous attend le jour suivant. Dans ces cas, je pense que l'étape devrait commencer plus tôt ou être plus courte.

As-tu des rituels avant le départ ?

Je vérifie les freins. C'est mon obsession (rires).

Parlons de biomécanique… Qu'en penses-tu ? Crois-tu que les études biomécaniques sont utiles pour le vélo sur route ?

Oui. Je l'ai fait cette année et je suis très satisfait des résultats. Je crois que j'ai amélioré ma position sur le vélo. Ce n'est peut-être pas une amélioration flagrante, mais tout de même très positive.

Question d'école : Connais-tu les dimensions de ton vélo ?

Plus ou moins (rires). Maintenant, je me souviens seulement de la hauteur de la selle : 73,4 cm.

Tu penses beaucoup au poids du vélo ?

Beaucoup, oui. C'est vrai que 100 g, ce n'est pas grand-chose, mais tout ce qui peut être diminué, c'est une bonne chose, car il y a un poids minimum à respecter (6,8 kg).

Quel mot te définit le mieux comme cycliste ?

Courageux.

Tu t'es formé avec l'équipe ONCE et débuté avec cette même équipe en 2005… Quel souvenir gardes-tu de ce moment ?

En fait, je n'ai pas trop senti de différence entre les amateurs et les professionnels. Je me souviens qu'ils m'ont félicité pour mon travail sur la Vuelta à Valence, alors j'en conserve un bon souvenir.

Quel est ton meilleur souvenir du Tour 2010, celui que tu as vécu avec Contador ?

Je me souviendrai toujours de l'étape Morzine-Avoriaz où j'ai très bien tiré le peloton pour lui et je me rappelle que je suis resté parce que j'ai voulu, alors que j'avais les forces nécessaires pour continuer.

Et le Mondial de Ponferrada ? Tu as couru avec Alejandro Valverde et il a gagné la médaille d'argent…

Ma mission était de participer aux échappées à moins de trois tours de la fin environ et je l'ai accomplie. J'ai participé à une échappée dangereuse, mais à la fin ils nous ont rattrapés.

Tu es passé par Liberty (2006), Astana (2007-2010), Saxo (2011-12) et Cofidis (depuis 2013). Quel bilan tires-tu de ces années et quel est le coureur qui t'as le plus marqué ?

Ce sont des étapes très importantes. Ce que j'en tire c'est l'expérience et la maturité que l'on acquiert à chaque fois. Parmi les personnes qui m'ont marqué, je dirais Andreas Kloden, un homme très aimable et un très grand coureur, ainsi qu'Armstrong, un homme agréable qui imposait le respect.

Avec le spectacle que tu nous offres ces jours-ci, en te battant pour la victoire d'étape lors de deux échappées, tu as dû gagner en confiance… Plutôt pour affronter les Alpes ou le Mont Ventoux ?

Plutôt les Alpes. Le Mont Ventoux est une étape totalement plate jusqu'à la fin, et je ne tiens pas m'échapper à tout prix pour m'épuiser… d'ailleurs je ne crois pas qu'il y ait une échappée pendant cette étape. Le dimanche, la haute montagne recommence, j'espère garder des forces pour ce jour-là.

Quelle est pour toi la semaine la plus difficile ou celle que tu crains le plus de toutes celles qui composent les grandes courses ?

La semaine la plus difficile est souvent la première, surtout pendant le Tour, car il y a de nombreuses étapes sur du plat, avec du vent et des chutes. J'ai peur de tomber, car j'ai souffert de nombreuses chutes l'année dernière. Ensuite, la majorité occupe déjà une place au classement, et la tension est moins forte.

Tu fais partie des coureurs qui ont acquis une certaine maturité, vois-tu de jeunes coureurs pour prendre la relève ?

Il y en a certains qui se distinguent, comme Carlos Verona ou Marc Soler… Je crois que la relève est prête, mais il est vrai qu'il est difficile d'atteindre le niveau de Contador ou de « Purito ». Ce qui importe c'est de saisir les opportunités et que le peloton soit à nouveau plein de coureurs espagnols.

Pour finir, voici un questionnaire express… Je te dis des mots et tu réponds ce qui te passe par la tête :

Cyclisme – Vie

Échappée – Victoire

Pluie – Chute

Tourmalet – Mythique

Pyrénées – Beauté

Alpes – Longs cols

Paris – Tour Eiffel

Grupetta – Amis

Indurain – Le meilleur

Pantani – Le meilleur grimpeur

Armstrong – Le Boss

Angliru – Très dur

Pays basque – Supporters

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