12 December, 2016

#Win : Pour vous, que signifie « gagner » ?

Si l'on vous demandait ce que signifie le verbe « gagner », quelle est la première chose qui vous passerait par la tête ? Vous penseriez probablement à des trophées, des podiums, des prix, des couvertures de revues… Tout cela est sans aucun doute important pour les sportifs et pour les marques qui les accompagnent tout au long de leur carrière professionnelle, mais est-ce vraiment le sens ultime du verbe « gagner » ?

Notre arrivée aux États-Unis date de 2003. À cette époque, nous avions mené un travail de parrainage efficace, tant dans la montagne que sur la route. C'était l'époque où Euskaltel Euskadi se distinguait dans le Tour de France, avec des coureurs comme Haimar Zubeldia ou Iban Mayo qui posaient beaucoup de problèmes à Lance Armstrong pendant les étapes de montagne. En VTT, depuis l'incorporation de Julien Absalon en 2006, l'Orbea Racing Team était l'équipe du moment, avec des bikers comme Jean Christophe Péraud, Iñaki Lejarreta…

« C'est ce qui nous a permis d'acquérir une certaine visibilité aux États-Unis », se souvient Jon Fernández, directeur général d'Orbea. « Nous savions néanmoins qu'il nous restait beaucoup à faire pour nous imposer dans le cyclisme féminin, surtout dans un pays où le pourcentage de femmes cyclistes était beaucoup plus important qu'en Europe ».

Nous avons commencé avec deux équipes sur route, la Velo Bella et la Webcor, puis en 2006, nous sommes parvenus à un accord avec la Luna Pro Team, ce qui nous a permis de nous lancer dans le VTT. Le chemin parcouru pendant ces 10 années de collaboration nous a enseigné le véritable sens du verbe « gagner ».

Confiance, écoute, communication

« En 2010, Orbea m'a envoyé un prototype du nouvel Oiz, peu avant la Coupe du monde de Mont-Sainte-Anne », se souvient Catharine Pendrel, actuelle lauréate de la Coupe du monde de XC et médaille de bronze aux J.O. de Rio 2016. « Il était si parfaitement conçu, et j'avais une telle confiance dans les vélos d'Orbea, que j'ai décidé de l'utiliser le jour de la compétition… et j'ai gagné. Lorsqu'une telle chose arrive, c'est parce que la conception est parfaite ».

Ce degré de confiance n'est possible qu'au prix d'un travail et d'efforts communs à long terme, où chacun donne le meilleur de lui-même : « Avant de concevoir un vélo, nous nous réunissons avec les ingénieurs d'Orbea, pour partager des expériences et des idées », précise Catharine (Kika au sein de l'équipe). « Pour moi, c'est très important qu'Orbea tienne compte de notre contribution en tant que bikers. Nous savons que nos suggestions sont prises en compte et que nous pouvons mettre toute notre confiance dans les vélos ».

« Une marque qui participe à la compétition doit écouter les coureurs, tirer parti de leur expérience, leur demander ce qu'ils apprécient dans les vélos actuels et ce qu'il faudrait améliorer… », indique Julien Happy Feet Brugeas, mécanicien en chef d'Orbea pour la Clif Pro Team. « Ce sont elles qui passent six jours par semaine sur leur vélo, qui s'entraînent tous les jours sous la pluie, dans la chaleur et la boue, qui mangent des aliments sans graisse, qui se lèvent tous les jours à la même heure… Ne sont-elles pas les plus qualifiées pour tester les vélos à 100 % », ajoute-t-il.

« La contribution de la Luna Pro Team a été cruciale pour obtenir le meilleur vélo full-suspension XC du marché, l'Oiz », déclare Jon Fernández, directeur général d'Orbea. « Pour moi, la valeur du parrainage ne réside pas tant dans l'impact d'une victoire que dans les différentes conséquences qu'elle entraîne. J'accorde beaucoup plus d'importance à la satisfaction des coureuses à l'égard de nos produits, parce qu'ils les aident à améliorer leurs performances, ainsi qu'aux connaissances que nous tirons de la collaboration avec des équipes professionnelles dans les compétitions les plus exigeantes pour la conception de nos vélos ».

Des détails qui gagnent

La valeur de la persévérance, des liens que nous avons tissés au cours de ces dix années, nous permet également d'approfondir la signification du verbe « gagner », et de savoir ce que nous pouvons atteindre en nous soutenant mutuellement. Kika Pendrel se souvient : « Waldek (Stepniosky, manager de l'équipe) et Julien (Brugeas) voulaient rester près de la piste pendant une course, pour nous aider en cas de besoin. Ils se sont liés d'amitié avec une habitante qui leur a prêté sa buanderie pour l'utiliser comme atelier mécanique. Lorsque je les ai vus travailler sur les vélos au milieu de chemises et de sous-vêtements féminins, j'ai pensé : jusqu’où iront-ils pour nous aider ! ».

Katka (Katerina Nash) est aussi un exemple édifiant : elle a lu un livre d'histoire sur le Pays basque pour mieux connaître les racines d'Orbea, et lorsqu'elle participe aux compétitions avec l'équipe en Europe (elle est Tchèque), elle fait toujours plaisir à l'équipe avec de délicieux gâteaux faits par sa mère. Elle n'est pas la seule coureuse à se montrer généreuse : « Georgia (Gould) a des abeilles dans son jardin, elle fait son propre miel et nous en offre régulièrement un pot », révèle Julien. « Catharine (Pendrel) m'a écrit une lettre après son bronze de Rio pour me remercier. Nous avons apporté du jambon et du fromage pour les concentrations, même si elles n'en mangent pas beaucoup, car ce sont des aliments qui ne font pas partie du régime d'un sportif », ajoute-t-il pour finir avec un sourire.

Le dernier chaînon

Ces dix années de collaboration se sont caractérisées par des relations aussi étroites que fluides. « Les relations ont toujours été faciles, car l'équipe et Orbea ont de nombreux points en commun, elles sont transparentes et ouvertes. De plus, nous sommes unis par la passion pour le cyclisme », insiste Jon Fernández.

« J'adore l'idée que mon vélo évolue et change progressivement, année après année », affirme Katerina. « Même après des mois sans monter dessus, je peux en prendre un à tout moment et courir avec lui, parce qu'on finit par connaître vraiment très bien son équipement ».

Selon notre expérience, c'est cela « gagner » : le dernier chaînon, le résultat d'un travail commun et intense, la persévérance, avoir une confiance absolue dans ceux qui travaillent avec vous. Gagner est un verbe que l'on conjugue au pluriel : « Lorsque mes résultats sont bons, et grâce à l'ambiance familiale que nous avons créé pendant tout ce temps, j'ai le sentiment de gagner aussi pour tous ceux qui composent Orbea », ajoute Catharine pour conclure.

Aujourd'hui, la Clif Pro Team est l'équipe la plus médaillée du circuit XC féminin (deux Championnats du monde de VTT, trois Coupes du monde, deux médailles aux Jeux olympiques…), mais pour nous Catharine Pendrel n'est pas la double championne du monde, c'est Kika. Et Katerina Nash n'est pas la biker qui compte le plus de participations à des Jeux olympiques, c'est Katka. Et notre Julien Brugeas sera toujours pour elles Happy Feet : n'est-ce pas aussi cela « gagner » ?