14 August, 2017

Dean Stott : 22 000 km contre les maladies mentales

L’autoroute panaméricaine, une voie de 22 000 km de long, traverse 14 pays, de l’extrémité méridionale d’Amérique du Sud au nord d’Alaska. Dean Stott affronte le défi de parcourir l’autoroute à vélo pour tenter de battre le record mondial, en plus de collecter des fonds au profit de plusieurs organisations de bienfaisance dédiées à la santé mentale. Dean s'est entretenu avec Damian Hackett, Directeur d’Orbea au Royaume-Uni et en Irlande, pour parler de ce grand challenge: The Pan-American Highway Challenge 2018.

DH : Comment allez-vous Dean ? Bienvenu à Orbea ! Vous êtes devenu le nouvel Ambassadeur de notre marque. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

DS : En premier lieu, être ambassadeur d’une marque si importante dans l’univers cycliste est pour moi un privilège. Il y a quelques mois je n’étais même pas cycliste, et voilà qu’aujourd’hui j’ai le soutien d’une marque comme Orbea. C'est un peu surréaliste !

Nos histoires ont un point en commun : le passage des armes aux vélos. Racontez-moi brièvement comment s’est déroulé pour vous ce processus.

Oui, je me suis engagé pendant 16 ans dans l’armée puis j’ai pris ma retraite anticipée à cause d’une blessure dont je fus victime lors d’un accident en parachute. Après l’accident, j’ai réalisé que je ne pourrais plus courir, une activité sportive que j’adorais pratiquer. Elle m’aidait beaucoup à garder la tête froide et à m’évader des tracas du quotidien. Privé d’exercice, j’ai commencé à beaucoup souffrir mentalement. Je me trouvais à un tournant compliqué de ma vie, alors quelqu’un m’a suggéré le cyclisme en guise d’exutoire, pour faire de l'exercice et libérer mon esprit sans me soumettre à la tension inhérente au running. À vrai dire je ne faisais plus de vélo depuis mon enfance, mais une fois lancé, je me suis immédiatement passionné pour ce sport. Et me voilà ici !

Comment avez-vous abordé ce défi ? À quel moment avez-vous compris que vous vouliez le relever ?

En fait il me faut toujours être occupé, avoir des projets auxquels me consacrer, et j'adore être excessif dans tout ce que j’entreprends. J’ai de la chance car mes affaires marchent bien et lorsque ce défi énorme m’a été proposé, celui de me concentrer sur un important projet et d’aider d’autres personnes en cours de route, j’ai tout de suite été partant. Les Forces Spéciales ont une devise : la quête infatigable de l’excellence. J’ai donc décidé de chercher un record mondial que j’étais capable de battre. Nous avons tout d’abord pensé à parcourir la route depuis Le Caire jusqu’au Cap en traversant l’Afrique, mais ensuite nous avons appris quelle était « la route la plus longue ».

Harry a suggéré de relever ce défi comme un projet de collecte de fonds pour l’organisation de bienfaisance Heads Together, et c’est devenu notre but.

Parlez-moi un peu de votre relation avec le prince Harry. C’est sans doute l’un des principaux acteurs de cette aventure.

Nous nous sommes rencontrés lors d’un stage de formation il y a environ 10 ans et nous sommes devenus amis. C'est l’un des principaux promoteurs de cette organisation de bienfaisance, et, en raison de son expérience militaire, sa passion est d’aider ceux qui ont été victimes des horreurs d’un conflit. Depuis que nous avons commencé à travailler à ce projet, je me suis aperçu que de nombreuses personnes connaissent d’autres personnes qui ont eu des problèmes de santé mentale. Personnellement je n’ai pas souffert de stress post-traumatique, mais suite à ma blessure j’ai traversé des périodes très sombres.


Comment pensez-vous que ce défi pourra aider les organisations de bienfaisance comme Heads Together ?

J’ai autrefois participé à d’autres initiatives de soutien pour des organisations de bienfaisance et j’ai collaboré avec Harry dans d’autres projets. D’autres amis à moi de ma période dans l’armée ont souffert de troubles de stress post-traumatique et je connais des personnes qui ont souffert de dépression. Et mon expérience personnelle m’a montré qu’il est facile de sombrer dans le désespoir. Je pense que si nous parvenons à collecter le montant que nous nous sommes fixé pour soutenir leurs activités, qui s’élève à un million de dollars, et que nous transmettons clairement le message que l’exercice est l’une des meilleures thérapies contre la dépression et le stress, nous aurons atteint notre objectif.

L’activité physique est très positive pour la santé mentale, et c’est l’un des principaux aspects que nous voulons souligner. Je ne dis pas que tout le monde devrait parcourir 22 000 km à vélo pour jouir d’une bonne santé mentale, mais la dépression peut être traitée de trois façons : en parlant d’elle, en prenant des médicaments ou en faisant de l'exercice. Je crois que nous devons insister sur le fait que l’exercice est une thérapie efficace.

D’un point de vue logistique, ça a l’air d’un défi énorme. Quel sera selon vous le plus grand challenge dans ce propre défi ?

Nous allons traverser à vélo 14 pays et deux continents, accompagnés d’une maison de production pour la télévision et d’une équipe de soutien. Déplacer toute cette équipe le long du parcours sera très compliqué. Lorsque nous nous apprêterons à traverser la région du Darién nous devrons laisser nos voitures en Colombie et traverser Panama avec notre matériel, d’où nous prendrons de nouvelles voitures pour attaquer la partie septentrionale du trajet. Il se peut que ce soit le plus grand obstacle en cours de route, même si nous nous sommes préparés pour parer à presque toutes les éventualités. Nous ne savons pas si l’un de nous tombera malade ou sera blessé, ce qui nous attend aux points frontaliers et quel type de personnes nous y rencontrerons, ni les obstacles ou les conditions météorologiques que nous affronterons en chemin. . . Nous devons être prêts pour tout affronter.

Avez-vous formé votre équipe en choisissant principalement d'anciens camarades de l’armée ?

Oui. Nous avons sept volontaires, tous d’anciens militaires. Ce sont des personnes méthodiques et efficaces. Avec cette équipe hautement expérimentée, nous espérons que chacun d’entre nous sera capable de s’adapter et de réagir face aux situations que nous rencontrerons. L’armée accorde une grande importance à la préparation et la planification ; toutes les possibilités sont prises en considération. Notre objectif est de bien nous préparer et de parer à tout imprévu imaginable.


C'est parfait, Dean. Nous sommes très fiers d’avoir l'occasion de vous soutenir dans ce défi, c’est pour nous un grand privilège. Vous savez que vous êtes absolument fou, n’est-ce pas ?

(Rires). . . Ce n'est pas la première fois qu’on me le dit. C'est incroyable de pouvoir compter sur le soutien d’une marque comme Orbea et qu’elle prenne très au sérieux ce défi. Je suis certain d’avoir trouvé un partenaire qui partage mes valeurs. Comme nous avons dit tout à l’heure, nous sommes passés des armes aux vélos, mais nous partageons aussi la passion envers le bien-être social. C'est ce que j’aime le plus chez Orbea. Je sens que la publicité que nous pouvons faire de la marque est secondaire ; ce qui compte c’est de faire la différence d’un point de vue social et que cette initiative soit un succès. Cela me fait sentir que notre relation est vraiment authentique.

Et nous vous souhaitons vraiment beaucoup de succès. Nous suivrons avec intérêt votre aventure dans les prochains mois.