Enduro : Les vélos en 29’’ ont gagné la bataille

Nous avons réuni nos ambassadeurs Markel Uriarte, Simon André et Douglas Mcdonald pour leur demander d'analyser les débuts difficiles des vélos en 29, avec leurs roues fragiles et leurs géométries peu agréables, puis nous avons parlé de parler de leur évolution, jusqu'à devenir de vraies machines d'enduro qui règnent à nouveau sur le circuit.

Si vous connaissez déjà nos intervenants, nous vous recommandons de passer directement à la conversation. Si ce n'est pas le cas, voici une brève présentation :

Markel Uriarte a adoré l'Enduro dès le début, alors que les premières courses étaient organisées au Pays basque, vers 2011-2012. Il a tout de suite commencé à s'entraîner et à participer à des compétitions : en 2012, il a remporté la MaxiAvalanche Challenger à Vallnord et en 2013, déjà au sein de l'Orbea Enduro Crew, il a fini troisième du Big Ride Tui chez les moins de 23 ans. Au fil des années, toujours sur son Rallon, il a continué à accumuler les victoires, la plus récente lors de l'EndurAstur de Pola de Siero.

Simon André a été quatre fois champion de France de Downhill, troisième des Enduro series en 2010, troisième de la Shimano Epic Enduro Race de 2015, deuxième de la dernière Trans-Nomad… Mais, au-delà de ses résultats sportifs, Simon est un vrai passionné du processus de création des vélos et il a contribué avec ses connaissances et son expérience au développement du Rallon.

Douglas Mcdonald, Doug pour les amis, est quant à lui un esprit libre. En tant que responsable de BasqueMTB , cet Écossais tombé amoureux du Pays basque parcourt depuis 9 ans en vélo (et en tant que guide pour d'autres amateurs d'Enduro et de XC) les sentiers et les pistes de trial les plus ardues du Pays basque et des Pyrénées.

Trois profils différents pour une même passion, celle que vous ressentez également et qui va vous pousser à dévorer cette conversation entre amateurs d'enduro :

Quelle a été votre première expérience sur un vélo avec des roues de 29 ?

Simon André: je crois que c'était début 2011 sur un semi rigide de XC et il m’avait redonné envie de rouler sur un semi-rigide.

Markel Uriarte: dans mon cas, c'était un peu plus tard, vers fin 2013, lors du lancement de l'Alma 29er.

Douglas Macdonald: moi j'ai eu plus de chance, car mon premier 29er a été une double suspension de 150 mm, un Commencal AM 29, assez amusant pour l'époque, 2012. Ensuite l'Occam est apparu.

Au-delà des sensations avec les premiers 29dotés de géométries sans doute peu agréables, pensiez-vous qu'un jour ils pourraient représenter « l'avenir » du VTT ? Quand avez-vous imaginé pour la première fois un vélo d'enduro avec des roues de 29et une géométrie agressive ?

Simon André: j'habite dans le sud de la France, une région où la plupart des sentiers sont très accidentés et présentent peu d'adhérence. Les 29” offraient donc un grand avantage et c'est ainsi que j'ai commencé à y croire. D'ailleurs, j'ai souvent parlé avec Xabi (Xabi Narbaiza, notre product manager VTT) et le département d'innovation d'Orbea pour qu'ils réalisent un 29” avec une géométrie super agressive… et ils l'ont fait.

“Cela fait un ou deux ans seulement que j'ai commencé à penser que les 29” pouvaient avoir du succès dans les courses d'enduro. Lorsque j'ai essayé le premier vélo à double suspension avec des roues de 29” (Orbea Occam TR) j'ai été impressionné par sa rapidité dans les descentes”

Markel Uriarte: en ce qui me concerne, cela fait un ou deux ans seulement que j'ai commencé à penser que les roues de 29” pouvaient avoir du succès dans les courses d'enduro. Lorsque j'ai essayé le premier vélo à double suspension avec des roues de 29” (Orbea Occam TR) j'ai été impressionné par sa rapidité dans les descentes. Sur des descentes peu accidentées, il était capable de rivaliser ou même d'améliorer les temps que je réalisais avec l'Orbea Rallon R4. Cela voulait dire qu'un vélo de trail avec des roues de 29” était presque aussi rapide qu'un enduro de 27,5”. C'est alors que je me suis réellement rendu compte qu'un vélo de 29”, avec une géométrie plus agressive et des suspensions avec plus de débattement, pourrait permettre d'améliorer les temps dans les descentes, quelles qu'elles soient, par rapport à un vélo de 27,5”.

Douglas Macdonald: pour être honnête, je ne l'avais même pas imaginé : j'étais amoureux des 27,5” et le Rallon R4 était pour moi le vélo presque parfait. S'il avait été en carbone et un peu plus rigide à l'arrière, je l'aurais épousé -). Mais quand Orbea m'a informé de ce qu'elle voulait faire avec le nouveau R5, j'ai commencé à avoir des cauchemars… j'étais impatient de l'essayer.

Aujourd'hui, vous avez tous essayé le nouvel Orbea Rallon : quelles ont été vos premières impressions ?

Simon André: pour moi, c'est un rêve devenu réalité. J'adore le R5, car on peut atteindre ses limites et le vélo en demande encore. Avant, c'était impossible. J'aime bien la sécurité et le confort qu'il procure sur des sentiers très difficiles.

Markel Uriarte: dans mon cas, j'en ai essayé un pour la première fois à Castejón de Sos, et une fois dessus j'ai eu le sentiment qu'il se comportait plus comme un « DH » que le R4. Les roues de 29”, la géométrie agressive, etc. m'ont donné beaucoup de sécurité dans les parties rapides et accidentées, grâce à sa grande stabilité et sa facilité pour franchir les obstacles. Dans les zones de pédalage, souvent sur les tronçons chronométrés, je sentais que pédaler avec force était plus facile, et dans les montées, son comportement était aussi bon que le Rallon R4.

Lorsque j'ai essayé le vélo dans les descentes du Pays basque où je roule d'habitude, j'ai encore été surpris par son bon comportement. Les descentes sur lesquelles je m'entraîne habituellement sont très sinueuses et vraiment lentes, alors je ne m'attendais pas à ce qu'un vélo avec une géométrie aussi agressive puisse virer aussi facilement et s'avérer aussi maniable dans des virages serrés.

“Comment aurais-je pu imaginer qu'un 29” était capable de prendre les virages de façon aussi agile”

Douglas Macdonald: je l'utilise également depuis assez longtemps et je suis d'accord avec Simon et Markel, même si mon premier souvenir est simplement visuel : il est vraiment beau. La première fois que je l'ai enfourché, c'était sur un sentier à côté de chez moi, très très vertical, avec des changements de direction continus et quelques dévers. Comment aurais-je pu imaginer qu'un 29” était capable de prendre les virages de façon aussi agile, en me permettant d'en sortir beaucoup plus rapidement. Je crois que le nouveau système, géométrie et amortisseur, y est pour beaucoup dans l'amélioration au niveau du pédalage, surtout en montée. Il suffit de voir le vélo pour se rendre compte qu'il va descendre vite sur les sentiers les plus abrupts et difficiles que l'on peut trouver.

Simon André: je suis totalement d'accord avec Doug : la conception et l'apparence sont essentielles pour un vélo haut de gamme. Si on n'aime pas l'apparence, on ne s'attarde pas dessus. Et dans le cas du Rallon, l'apparence est impressionnante. Si on combine beauté et fonctionnement impeccable, le rêve devient réalité. L'amélioration au niveau du pédalage est associée à la facilité qu'il offre dans les descentes, ainsi qu'à une géométrie qui est la plus proche que je connaisse d'un vélo de descente, comme le remarquait Markel.

Markel Uriarte: j'ai constaté que le Rallon R5 était un vélo vraiment rapide sur tous les types de terrains. On le pilote facilement et les zones sinueuses sont facilement franchies. Mais, c'est dans les zones accidentées et rapides que ce vélo offre tout son potentiel. La sécurité et la stabilité qu'il transmet permettent de relâcher beaucoup plus le frein qu'avec le Rallon R4. Cela procure une sensation de sécurité accrue. De plus, c'est un vélo facile à piloter, légèrement plus rigide que le R4, mais dans des limites raisonnables et sans pour autant s'avérer inconfortable.

Ce que vous disiez de l'esthétique est totalement vrai : elle me paraît fabuleuse, avec des tubes plus épais, des formes plus élégantes et sans soudures, grâce à sa fabrication en carbone.

Douglas Macdonald: par rapport à la version précédente, le R5 permet de maintenir nettement mieux la vitesse. Les passages dans les virages sont beaucoup plus stables et on peut aller aussi vite que l'on veut. Une autre chose que j'adore, c'est qu'il est très silencieux. Dans les montées très abruptes, il est assez docile et le nouveau système améliore le pédalage. La nouvelle conception permet d'accéder facilement à l'amortisseur, et pour moi, c'est un plus si l'on veut effectuer des modifications. À titre d'anecdote, je peux vous assurer que je dois être très prudent avec ce vélo lorsque je guide d'autres amateurs de VTT. Il est si rapide que je les laisse derrière moi sans m'en rendre compte (rires). C'est vrai, je dois y penser tout le temps.

Simon André: ce que j'aime dans le Rallon R5, c'est qu'il permet de concilier deux mondes : il est idéal pour la compétition, mais aussi pour le cycliste qui veut simplement passer un bon moment pendant son weekend.

Markel Uriarte: la géométrie des vélos d'enduro a beaucoup changé au cours des 2 dernières années. Aujourd'hui, les géométries sont beaucoup plus agressives et similaires à celles des vélos de descente pas aussi vieux que cela, mais elles sont optimisées, pour ne pas perdre en maniabilité et en capacité de pédalage.

Ces nouvelles géométries nous aident à améliorer les temps réalisés sur les tronçons chronométrés et maintenant que les temps sont de plus en plus serrés, cela peut vous permettre de gagner plusieurs positions.

“Ce que j'adore dans le Rallon, c'est la sensation de vitesse, le flow, l'absence de bruits pendant que l'on descend à tombeau ouvert en recherchant de nouveaux tracés qu'on n'arrivait pas à voir auparavant”

Douglas Macdonald: personnellement, je ne participe pas à des compétitions. Ma philosophie est de profiter du VTT. Bien sûr, j'aime aller vite, j'adore ça, mais pour mon plaisir personnel, sans descendre en 2 secondes ou gagner un trophée. Ce que j'adore dans le Rallon, c'est la sensation de vitesse, le flow, l'absence de bruits pendant que l'on descend à tombeau ouvert en recherchant de nouveaux tracés qu'on n'arrivait pas à voir auparavant. De plus, le nouveau R5 m'offre un confort accru. Il me permet de dépenser moins d'énergie, de réaliser mon travail sur le vélo et de me sentir parfaitement heureux après plusieurs jours à pédaler dans la montagne.

Laquelle des deux géométries utiliserez-vous normalement et pourquoi ? Pédalier bas à 336 mm et direction à 65º ou pédalier plus haut et direction moins souple (343/65,5º) ?

Simon André: j'utilise les deux, et je passe de l'une à l'autre en fonction du terrain. Avec la position la plus basse, on se sent presque sur un vélo de descente, mais sans perdre la capacité de pédalage.

Markel Uriarte: en général, j'utilise le pédalier plus haut. Dans cette position, je trouve l'équilibre parfait entre maniabilité et stabilité sur les circuits que j'emprunte normalement.

Douglas Macdonald: je fais partie de ceux qui aiment essayer, et je me suis habitué à utiliser les deux, en raison de la facilité de changement. C'est ça l'idée, non ? (rires) : le pédalier le plus bas, je l'utilise sur des terrains très inclinés et ça se voit. La position plus haute sur des terrains où il faut pédaler davantage et qui ne sont pas aussi abrupts.

Selon vous, jusqu'à quel point les roues de 29vont-elles influer sur le chrono de votre prochaine course ou votre Strava ? Avez-vous déjà fait des comparaisons réelles sur le terrain par rapport à des 27,5(ou le Rallon 27,5) ?

Simon André: je ne sais pas trop, mais que je crois que les deux roues ont des avantages. Pourtant, je sais que par rapport aux 27,5”, les 29” permettent de rouler plus vite en dépensant moins d'énergie.

Markel Uriarte: Le Rallon avec des roues de 29” permet d'améliorer considérablement les temps sur les tronçons chronométrés. Dans mon cas, j'ai fait plusieurs essais Strava et en compétition. Et, tout comme Simon, je me doutais que j'allais faire de meilleurs temps, mais j'étais loin de penser que la différence serait si significative.

Depuis la première descente avec le R5, j'ai amélioré les temps par rapport au R4. Les circuits que j'emprunte habituellement sont lents et sinueux, et avec le Rallon R5, j'arrive à gagner 1 à 2 secondes par minute de descente.

…Et je pense que sur les circuits rapides et accidentés, cette différence sera encore plus importante. Il s'agit d'une amélioration considérable, car dans les courses, les temps sont de plus en plus serrés, et 10 secondes peuvent permettre de remporter une course ou de finir à la cinquième ou sixième place.

Dès que j'ai vu avec Strava que j'améliorais les temps dans chaque descente, j'ai attendu avec impatience de voir comment cela se traduisait dans une compétition. La première fois que j'ai pu le constater, c'était lors de l'EndurAstur de Pola de Siero, et le résultat a été encore meilleur que prévu : j'ai fini 1er élite et 1er scratch, avec 18 secondes d'avance sur le deuxième. Sachant que j'ai participé à près de 20 courses de l'EndurAstur et que je n'avais jamais réussi à gagner la course dans la catégorie scratch, on peut en conclure que le vélo m'a beaucoup aidé à obtenir ce résultat.

Douglas Macdonald: Strava ? Il s'agit d'une application mobile qui détruit les chemins que nous construisons… c'est ça ? Pour ma part, je suis maintenant 0,25 fois plus heureux à la fin d'une journée sur le vélo, est-ce suffisant ?

Pour revenir sur ce que Doug disait, à la fin de la journée, ce qui compte c'est le plaisir qu'on a pris sur le vélo : croyez-vous que les vélos d'enduro de 29’’ y contribuent ?

Markel Uriarte: dans mon cas, aucun doute. Avec le Rallon R5, je peux réaliser des parcours que je pensais ne pas pouvoir faire, et aller plus vite dans chaque virage, chaque saut… C'est-à-dire, rouler de façon plus fluide, ce qui se traduit par un sourire à la fin de chaque descente.

Simon André: en deux mots : Yeah boy !

Douglas Macdonald: ce n'est pas que je le crois, c'est que j'en suis sûr : je prends beaucoup de plaisir à rouler sur ce vélo.

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