1 February, 2018

Tomi Misser, accroc au cyclocross

PHOTOGRAPHIES POSTJordi Puig

Le biker de l'équipe Orbea Factory Team est non seulement un passionné de VTT, mais il adore aussi le cyclocross, une discipline à laquelle il est accroc depuis plusieurs années et dans laquelle, sans suivre une préparation spécifique, il a obtenu d'excellents résultats comme la sixième place lors des Championnats d'Espagne qui ont eu lieu à Legazpi le 14 janvier dernier. Découvrons donc cette facette de Tomi Misser et quelques détails sur son programme pour 2018.

Cette saison, tu n'as pas seulement excellé en VTT, tu nous as aussi impressionnés dans une discipline dure et belliqueuse comme le cyclocross, dans laquelle tu as obtenu de bons résultats dans des courses importantes. Depuis quand t'y consacres-tu ?

Cela fait environ cinq ans que je suis accroc à cette discipline. J'adore ce sport, parce qu'il est difficile et complexe, et c'est ce qui m'attire. Comme j'ai d'autres objectifs à atteindre pendant la saison, je ne me prépare jamais assez bien, mais j'arrive tout de même à obtenir de bons résultats. Il faudra bien qu'un jour je me prépare à fond.

Raconte-nous ta première fois ?

Oh la la ! ça fait longtemps. Je crois que c'était pendant le Championnat de Catalogne (en Master 30 à l'époque), et j'ai tenu jusqu'à la fin. Je me souviens que je suis monté sur le podium. Ensuite, comme personne ne voulait faire le Team Relay pendant le Championnat d'Espagne, j'y suis allé avec la sélection de Catalogne et ce fut une bonne surprise : j'ai pris beaucoup de plaisir et j'ai terminé à la quatrième ou à la cinquième place. Cette expérience positive m'a encouragé à persévérer et aujourd'hui j'y vais beaucoup mieux préparé grâce à Orbea.

Considères-tu le CX comme un complément pour le VTT et l'Enduro, ou plutôt comme un passe-temps ?

Tout ce que je fais c'est pour prendre du plaisir. Pour moi, le CX est comme une fête de famille pendant laquelle je m'amuse beaucoup, parce qu'il y a beaucoup de catégories, des coureurs très différents et des personnes connues… En plus, mes fils y participent aussi. C'est une discipline unique, intense et très dure, mais aussi très amusante et qui apporte toujours une grande satisfaction. En plus elle me permet de continuer à rouler en hiver.

Sur ton canal YouTube, on peut voir un excellent didacticiel technique sur le cyclocross pour lequel tu es accompagné de deux stars du cyclocross, Ismael Esteban et Felipe Orts. Quels sont les secrets pour réussir dans cette modalité ?

Tout d'abord (comme dans la vie en général), il faut aimer ça et se donner à fond. Dans le cyclisme, quelle que soit la modalité, il faut être en très bonne forme physique. Il faut également se fixer des objectifs précis et clairs, savoir où l'on se situe et jusqu'où on veut arriver. Comme tu l'as indiqué, Ismael et Felipe sont deux cracks qui participent à la Coupe du monde, aux meilleures courses en Belgique et en Hollande et qui mettent la barre très haut. Et c'est une bonne chose, car cela favorise la compétitivité.

Parmi les bons résultats dont nous avons déjà parlé, citons la 6e place au Championnat d'Espagne CX Elite à Legazpi, les victoires à Xàtiva et Sant Joan Despí, ou la 3e place à Vic, entre autres. Que penses-tu de ta saison en CX ? Quelles autres épreuves ont été importantes ?

Je suis très heureux et satisfait parce que j'ai commencé à Sant Joan Despí sans vraiment y croire et j'ai obtenu une victoire confortable. C'était aussi ma première course avec le Terra, un vélo tout-terrain que j'utilise aussi pour le cyclocross et qui m'a permis d'obtenir d'excellentes performances. Ce qui est dommage, c'est que la semaine suivante j'ai participé à la Transcumbres MTB Argentina, une épreuve très dure et très longue, ce qui m'a empêché de conserver le « peps » nécessaire pour poursuivre la saison de CX. Ensuite, j'ai pu récupérer et atteindre cette sixième place dans le Championnat d'Espagne Elite ce qui pour moi est un beau succès.

“PARTICIPER AUX ÉPREUVES DE CX AU PAYS BASQUE C'EST DE LA FOLIE”

Parlons d'épreuves concrètes, sachant que c'est une modalité dans laquelle la boue est un rival de plus… laquelle a été un enfer ? Quelle course de CX a été la plus compliquée et la plus difficile ?

En Catalogne, le cyclocross se déroule sur un terrain sec. J'ai connu peu de courses avec beaucoup de boue et de mauvaises conditions météo. Je dis toujours que pour moi, participer aux épreuves de CX au Pays basque, c'est une folie : à cause de la quantité de boue qu'il peut y avoir, parce que je n'ai pas l'habitude de courir avec mon vélo sur le dos, parce que j'ai besoin de roues différentes, parce qu'il faut plus de vélos que d'habitude… Heureusement, cette année, grâce à Orbea, j'ai pu disposer de tout le matériel nécessaire et participer à une épreuve dans de telles conditions (le Championnat d'Espagne à Legazpi) et me retrouver parmi les premiers au classement.

D'autre part, tu as déjà dû participer à une course à l'issue de laquelle tu as été surpris par tes performances et la facilité avec laquelle tu as couru. Quelles sont les épreuves dont tu gardes un meilleur souvenir ?

Surtout les premières. Le Championnat d'Espagne à Gandía à été très spécial. Mes deux fils étaient encore petits et nous y sommes allés pour voir ce que ça pouvait donner. Nous avons passé tout le weekend à voir des courses : en regardant plusieurs catégories, pour préparer la mienne. Ce fut une expérience très particulière et c'est là que je suis devenu accroc à la discipline.

Pour ces épreuves tu as couru avec le gravel tout-terrain d'Orbea : le Terra, que tu as configuré à ta guise. Qu'as-tu pensé du rendement de ce vélo qui a priori n'a pas été conçu pour cette modalité ?

Il est vrai que la géométrie du Terra est plus orientée gravier que cyclocross, lequel exige davantage d'accélération et un pas de roue spécifique lorsque des pneus plus larges doivent être montés. Cependant, je me suis senti très à l'aise avec le Terra et l'angle élancé m'a plutôt bénéficié dans certaines zones. Cela m'a aussi procuré beaucoup de sécurité dans les virages rapides, car il est un peu plus long qu'un vélo de cyclocross. J'ai compensé l'accélération par des efforts supplémentaires et en prenant les virages un plus plus vite. Bref, c'est un vélo très confortable et polyvalent, que j'ai aussi utilisé pour de longues courses sur route. En fin de compte, avec de plus en plus de spécialités, on ne peut pas avoir dix vélos différents à la maison. Un vélo comme celui-ci, qui vous permet de courir sur le gravier, de faire du cyclocross ou encore un tour sur la route avec vos amis… est très recommandable.

“J'AI VRAIMENT ENVIE DE RACONTER LES ENDURO WORLD SERIES DE L'INTÉRIEUR !”

Quels sont tes défis pour 2018 avec l'Orbea Factory Team ?

Cette année, je suis très enthousiaste parce que je vais faire des choses nouvelles et différentes. Nous participerons avec les « Imparables » à plusieurs courses par étapes et ensuite je me concentrerai sur des courses plus courtes et d'autres épreuves d'Enduro… J'ai vraiment envie de raconter les Enduro World Series de l'intérieur ! En particulier l'EWS d'Aínsa, à Huesca. Il y a aussi d'autres beaux défis, comme la Singletrack 6 au Canada. Ce sont des projets qui me motivent beaucoup pour 2018.

Peux-tu nous dire les courses auxquelles tu vas participer au cours des prochains mois ?

Et bien, au mois de février nous participons à la Mediterranean Epic, à Castellón, avec les « Imparables », nous choisirons le nouveau membre du groupe parmi tous ceux qui ont participé au concours que nous avons lancé il y a quelques semaines. C'est fou ce que la proposition a suscité comme attentes… plus de 6 200 personnes y ont participé. Je regrette qu'il n'y ait qu'un seul élu, car les gens ont répondu avec un tel enthousiasme à cette proposition !

Quel est ton objectif pour cette course ?

Moi je ne me contente jamais de participer : si je cours, c'est pour gagner. L'idée de participer seulement, ce n'est pas mon truc. J'essaie toujours de me donner à fond et de me classer parmi les premiers. Je suis très compétitif et j'essaie d'être toujours le meilleur. J'essaierai d'en faire le plus possible et de le faire le mieux possible. L'objectif est de transmettre aux gens la passion du vélo et de leur faire partager nos expériences.