15 December, 2014

Seeking Adventure: D'ICI AU… JAIZKIBEL

Entre le vert brillant des montagnes et le bleu profond de l'Atlantique, la côte basque est belle et naturelle. Et sillonnée de sentiers parfaits pour l'explorer en VTT. Cette côte est particulièrement originale du point de vue géologique, puisqu'elle ressemble à un livre formé par les sédiments déposés au fond d'une ancienne mer, qui se sont ensuite ouverts sous l'effet de la collision entre les plaques ibérique et euro-asiatique, déployant et invitant à la lecture de 60 millions de pages d'histoire. La même collision, lente mais d'une grande violence, a été responsable de la formation des Pyrénées, des Pics d'Europe et d'une partie des Alpes maritimes. Tout le long du littoral, les strates de roches sédimentaires qui reposaient sur le fond océanique se sont redressées pour former une sorte de chaîne montagneuse qui longe l'océan. Comme les types de roche et l'angle d'élévation varient au fur et à mesure que la côte avance, celle-ci offre de forts contrastes et des vues d'une spectaculaire beauté à chaque pas. Ma montagne préférée est le Jaizkibel, où l'ancien fond marin s'incline en une série d'angles et de blocs stratifiés qui s'élèvent jusqu'au sommet, à 525 mètres sur le niveau de la mer.

La belle côte escarpée et le réseau de sentiers en font un lieu fantastique pour le découvrir en VTT. Il existe des itinéraires qui peuvent être parcourus en plusieurs jours en passant de petits ports de pêche. Il est également possible de suivre la côte et de passer la journée à rouler sur d'étroites sentes de sable et de roche. Pour une journée parfaite sur deux roues, le chemin qui relie Hondarribia et San Sebastián tout le long du littoral est l'une de meilleures options. Et les possibilités sont infinies pour compléter cette route. Les meilleures, nous les garderons en secret et nous ne les révèlerons qu'à ceux qui nous accompagnent. Par contre, sachez qu'une option consiste à suivre le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle par la côte. Et pour ne pas nous perdre, il nous suffit de savoir que la mer doit toujours rester sur notre droite.

Nous commençons la marche dans le joli village de pêcheurs qu'est Hondarribia, une version de San Sebastián à petite échelle. Ici, la gastronomie est un reflet fidèle de celle de San Sebastián. Le vieux quartier raconte, à travers les blessures gravées sur la muraille, l'histoire de guerres passées. D'un côté, la Bidassoa rencontre l'océan Atlantique et, de l'autre, la cime du Jaizkibel se dresse, majestueuse. Ce serait dommage de ne passer que très peu de temps à Hondarribia, c'est pourquoi nous vous conseillons d'arriver tôt et de vous assoir un moment pour admirer la vue qu'offrent les cafés du Paseo Butrón, en bord de mer. À la sortie de la ville, il nous faut prendre le bidegorri, la voie cycliste, avec la mer sur notre droite, et échauffer les jambes pour le trajet tout en passant par le port de plaisance et les plages d'Hondarribia. Nous arrivons vite au port de pêche, où la voie cycliste se termine. À cet endroit, il nous faut remonter en suivant la route jusqu'au phare de Higuer, d'où nous distinguerons pour la première fois les vagues de l'océan Atlantique venant exploser contre la côte basque.

Au phare, nous quittons l'asphalte pour commencer à pédaler le long du pare-feu. Ici, il existe plusieurs alternatives, mais pour ne pas forcer les jambes nous vous conseillons de suivre le pare-feu pendant quelques kilomètres en veillant à avoir toujours la mer sur votre droite. Plus avant, nous rencontrons un croisement. Là, une forte grimpette nous oblige à continuer à marcher jusqu'à atteindre une petite anse, et nous n'aurons pas d'autre choix que de porter le vélo le long de l'étroit et raide sentier. Nous longeons la côte basque pendant plusieurs kilomètres. Si la journée est claire, les vues sont incroyables et permettent même de voir Bilbao. Il est délicieux de rouler sur ces sentiers panoramiques, et sur un vélo né sur ces terres ; car les sentes escarpées et techniques ont sans nul doute joué un rôle important dans la conception des nouveaux vélos de montagne d'Orbea. Pendant le trajet, avec un peu de chance, nous pourrons apercevoir des baleines dans la baie. Mais ce que nous verrons sûrement, ce sont des pottokas, ces petits chevaux sauvages qui déambulent dans les vertes étendues de prés et qui aident à maintenir les pâturages dans de bonnes conditions pour le bétail et les brebis. Les vautours sont relativement communs dans la zone. Il se peut que nous en voyions se nourrissant d'un pottoka ou d'une vache qui a perdu l'équilibre à un endroit moins protégé du sentier. Attention ! Pas d'erreurs, si nous ne voulons pas devenir le prochain repas de ces rapaces.

Les options pour monter sont diverses, mais impossible de faire autrement, il faut grimper en laissant derrière nous le beau littoral. Une alternative consiste à suivre les flèches du Chemin de Compostelle, mais nous vous conseillons d'abandonner le raide sentier et de prendre le pare-feu, qui ne présente pas autant de difficulté. Nous arrivons vite à la route asphaltée. Après un bref tronçon descendant, nous rencontrons de nouveau les flèches qui signalent le croisement du Chemin de Compostelle. En suivant ce chemin, nous arrivons à Pasajes. Une fois de plus, ici, les options pour descendre sont variées. Les guides de basqueMTB les ont testées, mais nous ne partagerons l'expérience qu'avec nos compagnons. Toutefois, une alternative intéressante consiste à suivre les indications du Chemin de Compostelle pour atteindre Pasajes. Dans cette zone, le sentier est particulièrement technique, rocailleux et jouissif. De nombreux défis nous attendent. Les cyclistes les moins expérimentés souffriront plus dans les descentes, mais pour ceux qui ont de l'expérience, le défi consistera à maintenir la vitesse. N'oublions pas non plus que nous partageons le chemin avec des marcheurs et qu'ils ont la priorité ; de sorte que notre obligation comme cyclistes est de nous arrêter et toujours de ralentir notre marche, même quand les marcheurs nous cèdent le passage. De même, nous nous efforcerons de ne pas nous écarter du sentier, ni dans les courbes ni dans les sections les plus dures. Malheureusement, de nombreux cyclistes (et autant de piétons) n'ont pas ce genre de considérations et créent peu à peu de nouvelles sentes qui s'écartent des sections plus techniques. Mais certaines personnes sont plus soucieuses de développer de nouvelles habiletés et ne cherchent pas à éviter les tronçons qui présentent des difficultés.

Après une fantastique chevauchée sur un sentier escarpé et étroit et un court segment de béton, nous arrivons à Pasajes par une série de marches hautement techniques pour la majorité des cyclistes. Il nous faut maintenir le poids au centre du vélo et laisser les roues tourner. Nous allons être étonnés par tout ce que peut faire le vélo. Si nous apprenons à pivoter sur la roue avant, nous franchirons plus aisément les angles les plus ardus. À Pasajes, les endroits où se restaurer abondent, sauf le lundi, car ce jour-là de nombreux restaurants sont fermés. Après le déjeuner, l'après-midi sera fabuleux car nous chargerons nos vélos sur le petit ferry qui traverse la baie jusqu'à San Pedro. De là, en suivant le Chemin de Compostelle, nous rencontrerons une grande volée de marches qu'il nous faudra grimper. Si l'option a son charme, elle est trop ardue, et il vaut mieux que nous traversions la ville pour grimper jusqu'au phare par la route. Là, le Chemin de Compostelle rejoint la côte pendant que nous gagnons les hauteurs de l'Ulia. À l'exception des meilleurs et des plus robustes bikers, personne ne parvient à compléter le sentier, car il est terriblement technique et raide à certains endroits. Mais les paysages sont splendides et les sections les moins difficiles compensent l'effort. Plus avant, nous atteignons un mirador qui nous offre une vue spectaculaire sur San Sebastián, une des plus belles villes d'Europe de l'avis de nombre de ses visiteurs. En suivant le chemin, nous descendons jusqu'à San Sebastián en passant par une autre section de marches plus agréables mais qui représentent aussi un défi. Ici aussi, nous rencontrerons des marcheurs, ce qui nous oblige à être respectueux et à nous souvenir qu'un vélo qui descend des marches fait beaucoup de bruit et peut être gênant pour ceux qui vont à pied. En revanche, nous n'aurons aucun problème avec l'accès aux sentiers. Espérons que tout continuera ainsi et que nous pourrons encore profiter de la côte basque montés sur nos vélos.

En arrivant à San Sebastián, nous devons avancer vers la plage de Gros, où nous mettrons fin à la traversée. Le moment sera alors venu de nous assoir dans l'un des si nombreux cafés du quartier pour nous détendre en buvant une rafraîchissante pression accompagnée d'une ou deux tapas.